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Soutenance de Rachel Beaujolin
De la détermination du sureffectif à la quête infinie de flexibilités : où mènent les processus de réduction des effectifs ?
De la détermination du sureffectif à la quête infinie de flexibilités : où mènent les processus de réduction des effectifs ?
Thèse de doctorat ès sciences de gestion soutenue le 18 juin 1997.
Résumé :
Si le thème de l'emploi peut être considéré comme un sujet à la mode, il apparaît que les processus de réduction des effectifs demeurent opaques. Dans cette contradiction apparente, la thèse a pour projet d'expliciter les processus de décision en matière de réduction des effectifs.
L'impulsion de la décision de réduction des effectifs est centralisée et renvoie à des logiques industrielles et financières contraignantes. Dans le cadre de la rationalisation des coûts, l'emploi est considéré comme une charge dont il s'agit de se délester. La détermination et les modalités de gestion du sureffectif sont au cœur des conventions internes de l'organisation, en termes de critères économiques de performance ou de productivité, ou en termes d'acceptabilité sociale.
Les processus de réduction des effectifs évoquent une mécanique, une "machine de gestion": ils se répètent à l'identique quelles que soient les évolutions de l'entreprise; une fois enclenchés, ils apparaissent irréversibles; les obstacles à leur mise en œuvre sont déjoués; les effets qu'ils provoquent sur l'équilibre général du système sont occultés; les démarches qui amèneraient à les remettre en cause restent à l'état d'expériences isolées. Finalement, ils prennent leur autonomie, et inscrivent la décision de réduction des effectifs dans une dynamique répétitive, laissant penser à une forme de décision réflexe,
L'analyse des mécanismes de reproduction des contraintes dans plusieurs natures de cascades de subordination permet de mettre en exergue des rationalités locales dans des réseaux d'interdépendance. En se répercutant en cascade, la pression des contraintes, relayée par des instruments de jugement, s'accroît et se traduit localement par des formes de course à la flexibilité, qui rencontrent peu de freins. L'emploi finit par être considéré comme un risque qui se diffuse dans les différents maillons de ces chaînes, jusqu'au dernier: l'individu isolé.
Inscrits dans une double relation de dépendance et d'incertitude, les agents développent des anticipations locales négatives et la défiance se polarise sur l'observation d'une même variable: l'emploi. Par polarisation mimétique, les entreprises vont se plier à une norme de gestion, focalisée sur le toujours moins. Dans un tel phénomène de spécularité, les réductions des effectifs deviennent une fin en soi et dès lors, elles ne connaissent pas de fin.
Les processus de réduction des effectifs sont dès lors inscrits dans un mouvement de spécularité, qui débouche sur une radicale indécidabilité, et qui amène à poser la question de l'élaboration du sens de l'action.
Mots clés :
Composition du jury :
Michel Berry | Directeur de thèse | |
François Eymard-Duvernay | Rapporteur | |
Antoine Martin | ||
Bernard Ramanantsoa | ||
Claude Riveline | Rapporteur | |
Renaud Sainsaulieu |
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