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Une thèse CIFRE avec Renault sur le défi du déploiement de la mobilité électrique en Chine

Bo CHEN est doctorant CIFRE 2ème année à i3-CRG sous la direction de Christophe MIDLER et à la direction du Produit Véhicule Électrique chez Renault. Normalien en Mécanique et en Calcul de Structures à la base, il obtient par la suite un Master de l’École polytechnique en Ingénierie de l’Innovation Technologique. Il effectue deux stages en ingénierie mécanique, l’un à Columbia University et l’autre à la NASA, puis un stage chez Ferrari sur l’électrification haute performance des groupes motopropulseurs GT. Il tente alors une aventure entrepreneuriale en Chine avant de se lancer dans sa thèse de doctorat.

Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?

Le projet de cette thèse part de trois enjeux locaux-globaux. Tout d’abord, les grandes villes chinoises subissent une pollution de l’air à l’origine de véritables enjeux nationaux de santé publique et d’instabilité sociale. Ensuite, le marché automobile chinois, le premier du monde, pose un problème de sécurité énergétique dans un pays important déjà plus de 50% de son pétrole. Enfin, face à l’échec du rattrapage technologique de l’occident par l’industrie chinoise de véhicules thermiques, les autorités concentrent la planification sur le développement d’une industrie domestique de véhicules électriques dans une perspective de leapfrogging.

Compte tenu des spécificités chinoises, tant politiques, économiques et réglementaires que « sociétales », l’originalité de cette thèse est d’adopter la perspective stratégique des constructeurs occidentaux tels que Renault au sein d’un marché chinois protectionniste et avec une perspective de co-développement.

Cette thèse ne s’intéresse pas à la technologie des véhicules électriques, déjà mature comme les moteurs ou vouée à être améliorée comme les batteries, mais à l’étape du déploiement de la mobilité électrique en proposant une démarche en rupture des pratiques habituelles des constructeurs historiques. En recherche intervention avec les équipes Renault sur 5 sites (Technocentre/Plessis-Robinson en France et Hong Kong/Beijing/Wuhan en Chine), deux stratégies sont développées, l’une basée sur le low end disruption et l’autre sur l’autopartage électrique, visant à aboutir à des propositions pour le plan produit et le déploiement du véhicule électrique en Chine.

Quelles évolutions voyez-vous pour ce projet ?

La Chine est aujourd’hui une puissance économique incontestable dotée d’un marché domestique gigantesque. Les nombreux défis engendrés par sa croissance record nécessitent des collaborations gagnant-gagnants entre l’occident et la Chine. C’est dans ce but que ce projet ambitionne de participer à l’internationalisation du CRG vers ce territoire clé, de formuler des propositions stratégiques pour Renault et de contribuer au management international des innovations de rupture systémiques telles que l’autopartage et la mobilité électrique.

 

Propos recueillis par Marie-Claude Cléon