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TREND-X

Présentation de(s) interviewé(s) :

Laure AMAR et Elodie GIGOUT sont toutes deux ingénieures de recherche au Centre de Recherche en Gestion et avec Hervé DUMEZ, directeur du CRG, ils participent à un programme regroupant dix laboratoire de l’X autour de la problématique des microgrid : TREND-X

Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?

Trend-X est un programme de recherche  interdisciplinaire autour de  l’optimisation  de la gestion d’un micro réseau électrique alimenté par des énergies renouvelables. La particularité de ce type de réseau tient à la contrainte de stabilité du réseau difficilement compatible avec l’intermittence de la ressource et la forte variabilité de la demande.  Trend-X, en rassemblant plusieurs expertises différentes (10 laboratoires de l’X), permet de faire du « end to end », de la prévision de la ressource en passant par la production d’énergie, son transport, son stockage jusqu’à son utilisation par le consommateur final. 

Ce programme de recherche se finalisera par le développement d’une plateforme expérimentale sous la forme d’un bâtiment qui accueillera les instruments de mesures atmosphériques du SIRTA (le Site Instrumental de Recherche par Télédétection est un site d'expérimentation consacré à la recherche sur le climat et l’environnement, il constitue un outil de référence aux niveaux européen et international),  ainsi que des cours, des chercheurs, des évènements. Une partie de l’énergie consommée par le bâtiment sera produite par des panneaux photovoltaïques et des éoliennes, et le bâtiment deviendra alors un lieu d’expérimentation, en conditions réelles, de la gestion de la performance d’un micro-réseau.

Dans ce projet, nous nous intéressons à l’aspect consommation et notamment aux moyens d’influencer les consommateurs afin qu’ils ne soient pas seulement une contrainte de la stabilité du réseau mais qu’ils participent de cette stabilité en acceptant de modifier leurs comportements.  Il faudra pour cela identifier quelles sont les contraintes des différentes composantes amont à la consommation, et quels sont les comportements qui permettraient de réduire ces contraintes. Une fois ces comportements identifiés il faudra alors déterminer dans quelle mesure ils sont modifiables. L’approche Nudge nous semble être une piste intéressante en ce sens qu’elle permet, en s’appuyant sur des mécanismes psychologiques scientifiquement identifiées, de modifier l’architecture de choix via des dispositifs peu coûteux, sans restreindre les choix possibles, et ce afin de promouvoir des comportements identifiés souhaités).

Nous sommes actuellement en train d’essayer d’obtenir un premier terrain dans un bâtiment tertiaire qui serait alimenté par des panneaux photovoltaïques et comporterait une composante stockage. Ce premier terrain nous permettra d’identifier les habitudes comportementales ainsi que leur impact sur ce type de réseau électrique. La seconde étape consistera à tenter d’influer sur les comportements identifiés et à mesurer la faisabilité et l’efficacité de cette action.

Quelles évolutions voyez-vous pour ce projet ?

Alors que l’on parle de plus en plus de ville durable et d’énergies renouvelables, de nombreux progrès technologiques voient le jour mais ces nouvelles technologies ont souvent des performances en deçà de celles espérées du fait des comportements des usagers. La prise en compte de l’usager/consommateur, et la modification de ses pratiques de consommation, semble être un des facteurs importants de réussite quand on parle de transition énergétique.

 

Propos recueillis par Marie Claude Cléon