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Soutenance de Melissa Alauze

Heurs et malheurs du Design intégré, processus continu d’intégration du Design au sein d’un géant de la grande distribution

Thèse de doctorat ès sciences de gestion soutenue le 27 septembre 2021 à 14h30 à Strate Ecole de Design et en visio conférence.

Résumé :

Cette thèse explore le phénomène d’intégration du Design dans une perspective dynamique. De plus en plus d’entreprises non issues des industries créatives cherchent à internaliser la compétence de Design. Certaines allant jusqu’à en faire une fonction à part entière de leur organisation. Levier de performance et d’innovation pour les organisations qui l’emploi, l’activité de Design ne se suffit pas à elle-même. Son intégration nécessite un juste investissement et engagement de la part de l’entreprise ainsi qu’une certaine capacité de management stratégique pour adresser, coordonner et aligner cette nouvelle activité avec l’ensemble de l’organisation. De plus, en tant que forme de création organisée, le Design est un paradoxe qui demande aux entreprises de faire face à un certain nombre de tensions et de composer avec des demandes contraires. Par conséquent, nous nous intéressons au processus d’intégration et de coordination du Design avec l’existant d’une organisation. Nous tentons de comprendre dans quelle mesure ces entreprises parviennent à faire face aux tensions qui se présentent dans le temps lors du processus de développement d’un modèle de design intégré. Pour ce faire, nous présentons une étude de cas unique réalisée au sein de la Direction Design du Groupe Carrefour. Ce travail repose sur une enquête de terrain rendue possible par une démarche de rechercheintervention menée pendant trois ans. Les résultats montrent que l’intégration du Design relève d’une dynamique émergente qui ne connait pas de véritable fin. Alors que l’internalisation de sa pratique au sein des frontières d’une organisation est un marqueurclé de développement, elle n’induit pas naturellement sa pleine intégration. En effet cette dernière semble relever d’un processus plus long et complexe à mettre en œuvre pour les acteurs qui en ont la tâche. L’instabilité relevée comme condition d’intégration exige une adaptation continue du modèle de Design intégré « en train de se faire ». De plus, ses spécificités sont parfois contraires à celles du contexte organisationnel de distribution dans lequel les acteurs tentent de l’introduire. Les tensions générées sont alors inévitables et ne peuvent être simplement supprimées au risque de réduire la pertinence du Design en interne. S’opère alors la quête d’un juste équilibre d’intégration du Design et de ses tensions pour le rendre suffisamment compatible sans toutefois le contraindre et le dénaturer.

Composition du jury :

Mme Céline ABECASSIS-MOEDAS Directrice, Universidade Catolica Portuguesa Rapporteur
Mme Cécile AYERBE Professeur, Université Côte d’Azur (CREDEG) Rapporteur
Mme Sihem BEN MAHMOUD-JOUINI Professeur associée, HEC Paris (GREG HEC) Examinatrice
M. Sylvain BUREAU Directeur, ESCP Business School Examinateur
M. Thomas PARIS Professeur associé, HEC Paris Directeur de thèse
Philippe PICAUD Designer (Exalt Design Lab & ex-Carrefour Invité

Mots clés : Design Management, Design intégré, Design interne, Design, Paradoxe créatif, Grande distribution