Aller au contenu principal

Soutenance de Julie Fabbri

Les espaces de coworking pour entrepreneurs. Nouveaux espaces de travail et dynamiques interorganisationnelles collaboratives

Thèse de doctorat ès sciences de gestion soutenue le 21 octobre à 14h, en amphi R112 - Bâtiment ENSTA.

 
Résumé:

Cette thèse vise à décrire les situations de travail permises par les espaces de coworking et à caractériser leur fonctionnement. Elle résulte de la rencontre entre, d’une part, le champ récent du spatial turn, en structuration dans la littérature en management et organisation, et d’autre part, le phénomène empirique d’ampleur autour de l’essor de ce nouveau type d’espace de travail.

Nous menons une démarche compréhensive pour saisir dans quelle mesure et de quelle manière les espaces de coworking peuvent soutenir le développement des entreprises qu’ils hébergent. Ce travail s’appuie sur une enquête de terrain qualitative, de nature exploratoire et inductive. L’étude de cas principale porte sur La Ruche, l’un des premiers espaces de coworking en France, qui a la spécificité d’être réservé à des entrepreneurs sociaux. La seconde étude nous permet de comparer La Ruche avec deux autres espaces de coworking, Creatis et Numa, accueillant respectivement des entrepreneurs culturels et des entrepreneurs du numérique. Elle porte sur la stratégie originale de localisation d’une petite agence de communication, Opinion Valley, dans ces trois espaces de coworking parisiens de manière consécutive sur une période de 15 mois.

Les principaux résultats de ce travail consistent à définir les espaces de coworking comme des espaces physiques de travail multi-entreprises, favorables à des situations d’apprentissage organisationnel, à des dynamiques de collaboration interorganisationnelle et au développement d’offres innovantes. Nous montrons, d’une part, que l’appartenance à un espace de coworking améliore la crédibilité de ses membres et facilite leur accès à des partenaires et acteurs externes, grâce à un effet label et un effet vitrine. Sur la base de trois événements-types, nous différencions, d’autre part, trois situations d’apprentissage stimulant la transmission de connaissances préexistantes, la création de nouvelles connaissances à partir d’un travail collectif sur un problème et la construction de connaissances partagées à partir de la combinaison de connaissances détenues par différents membres.

Au final, cette thèse est à l’origine de trois contributions majeures consistant à montrer que les espaces de coworking agissent comme des intermédiaires d’innovation ouverte et favorisent l’émergence de communautés de pratiques entrepreneuriales, en s’appuyant sur quatre affordances d’interaction spécifiques. Ces affordances s’enracinent dans les propriétés physiques et spatiales des espaces de coworking (ex : décoration, événements, sélection) et impulsent des dynamiques interactionnelles entre les membres, mais aussi avec des non membres. L’originalité de ce travail consiste à mobiliser différents éclairages théoriques, à se situer à un niveau d’analyse interorganisationnel, à adopter la perspective de petites entreprises, le tout en lien avec un ancrage spatial.

Composition du jury:

 
Didier Chabaud Professeur, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, Président de l’Académie de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation rapporteur
François-Xavier de Vaujany Professeur, Université Paris-Dauphine rapporteur
Hervé Laroche Professeur, ESCP Europe examinateur
Emmanuelle Vaast, Associate Professor, Desautels Faculty of Management of McGill University (Canada) examinateur
Paul Duguid Adjunct Professor, UC Berkeley School of Information (US) examinateur
Florence Charue-Duboc Directeur de recherche au CNRS – i3 CRG, Professeur à l’École polytechnique directeur de thèse