Soutenance de Marc Alochet
Rupture technologique et dynamique d’une industrie, la transition vers l’électromobilité
Thèse de doctorat ès sciences de gestion soutenue le 18 décembre 2020 à 9h à visioconférence.
Résumé :
Des réglementations strictes obligent les constructeurs à investir massivement dans la production de véhicules électriques. L'électrification est une innovation systémique et sa massification devrait perturber la conception dominante des véhicules. "Cette perturbation pourrait-elle déstabiliser durablement l'architecture d’une industrie considérée comme très résiliente ?"
Une étude empirique de la chaîne de valeur de la traction électrique, confirme, à ce jour, la résilience de cette industrie dont les constructeurs automobiles restent l'acteur central et que l'électrification seule ne suffit pas à déstabiliser. Mais les innovations technologiques, les nouveaux défis sociétaux, les nouveaux acteurs puissants de la mobilité influencent l'avenir de cette industrie. "Cette combinaison de facteurs internes et externes à l'industrie pourrait-elle favoriser une dynamique de rupture ?" En analysant 10 cas de services de mobilité innovants au niveau mondial, cette thèse identifie 3 types idéaux : "service de mobilité ajouté au produit", "robotaxi", "plate-forme ouverte de mobilité territorialisée". Si le premier est une extension naturelle de l'activité des constructeurs, les deux derniers ont le potentiel de déstabiliser cette industrie.
Une comparaison, entre la Chine et l'Europe, de la gouvernance des réglementations environnementales, indique que la Chine est en situation d’imposer désormais ses normes dans le monde entier grâce à une capacité de planification alliant directivité, intrusion et agilité.
Théoriquement, cette thèse confirme les théories stratégiques et l’utilisation du paradigme de la STT pour étudier les transitions dans cette industrie. Elle contribue aux domaines de la gestion de l'innovation et de la servitisation en proposant un espace de conception pour le développement des services de mobilité et confirme que le projet est un important vecteur d'apprentissage dans un écosystème naissant. Elle soutient l'hypothèse d'une avalanche de causalités convergentes conduisant à la déstabilisation de l'architecture historique de l'industrie automobile et que les modes de régulation entre ces différents facteurs vont façonner ces déstabilisations potentielles
Mots clés : Electromobilité, Innovation systémique, Transition industrielle, Apprentissage d’écosystème
Composition du jury :
M Christian BERGGREN | Professeur, Liköpings universitet | Examinateur |
Mme Carole DONADA | Professeur, ESSEC | Examinatrice |
M.Takahijo FUJIMOTO | Professeur, University of Tokyo | Examinateur |
M.Sylvain LENFLE | Professeur, CNAM | CNAM |
M.Christophe MIDLER | Directeur de CNRS/ CRG i3 Polytechnique | Directeur de thèse |
M.Francesco ZIRPOLI | Professeur, Università Cà Foscari | Rapporteur |
M. Patrick PELATA | Meta Strategy Consulting | Invité |