Le Libellio automne 2015 est arrivé: premier volume des 10 ans du Libellio
Le 9 décembre 1893, un anarchiste faisait exploser une bombe à l’Assemblée nationale et c’est comme un commentaire de l’événement que Mallarmé écrivit notre épigraphe. Les livres explosions sont malheureusement rares, et trop nombreuses les bombes réelles. Reste que les livres continuent de nous former. Nommé juge alors qu’il n’ava t nulle expérience de cette fonction, Aulu-Gelle raconte qu’il s’en acheta quelques-uns et apprit son métier auprès de ces muti magistri – ces maîtres muets (Nuits attiques, xiv, 2). Sont-ils pourtant en train de disparaître sous la forme que nous leur connaissons ? Le poète Martial est le premier lecteur à parler du choc que représenta le fait d’en tenir un entre les mains, un Virgile, et surtout – merveille – de pouvoir le feuilleter (chose impossible avec un volumen, le livre en rouleaux tel que l’avait connu l’Antiquité jusque-là). Peut-être, le numérique représente-t-il le même type de mutation.
Ce numéro leur est en tout cas dédié, ce qui est revenir à l’hommage que constituait la création du Libellio lui-même, en novembre 2005. Cette livraison marque donc un anniversaire. Beaucoup d’auteurs nous ayant accompagnés durant ces dix ans ont bien voulu y participer, ce dont nous les remercions. Si nombreux, en réalité, que ce numéro anniversaire va se dédoubler.
Les auteurs de cette première livraison sont Cécile Chamaret et Geoffrey Leuridan, Göran Ahrne, Silvia Gherardi et Antonio Strati, Jean-Michel Saussois, Julie Bastianutti, Franck Aggeri, Bernard Saincy, Michel Capron et Françoise Quairel-Lanoizelée, Héloïse Berkowitz, Bernard Cova, Emmanuelle Rigaud et Hervé Laroche.
Le premier Libellio s’était placé sous l’esprit tutélaire et léger du prince de Ligne : « Je voudrais que notre devise fût tonner et étonner. » Nous avons l’espoir qu’il en ait été au moins un peu ainsi durant ces dix années, et qu’il en soit de même à l’avenir. Les trois derniers textes de ce numéro sont consacrés à des livres, l’un étrange, le deuxième au destin mystérieux, et le troisième impossible.
Bene vale, lector, et fruere !
En savoir plus sur le site du Libellio.