Soutenance de Lorenzo Fioni
Méthodologie de capitalisation et exploitation des connaissances produites par les projets d'exploration écosystémique
Le cas d'un projet de plateforme de service de mobilité en Afrique Subsaharienne
Soutenance prévue le 24 juin 2024 à 15h, à l'Ecole polytechnique
Résumé :
L’un des défis actuels des projets d’innovation est qu’ils associent souvent des ruptures technologiques et de modèles économiques, ainsi que des ruptures dans les critères de valeur qui les inspirent (durabilité), notamment pour tenir compte de contraintes environnementales et d’inclusion.
Pour être menés à bien, ces projets (qui sortent du domaine d’expertise de l’entreprise) nécessitent des méthodologies d’exploration adaptées conduisant à la génération de connaissances afin de lever les incertitudes auxquelles ils sont soumis pour valider ou infirmer l’opportunité de création de valeur.
Ainsi, l’exploration de nouveaux concepts, technologies et marchés peut conduire à l’arrêt du projet. Dans cette éventualité, la valorisation des connaissances générées durant le projet dans le but d’en initier ou d’en alimenter d’autres devient un actif stratégique de compétitivité. Ce processus de valorisation nécessite une méthodologie de redéploiement des connaissances qui doit être complémentaire de celle adoptée durant la vie du projet d’exploration.
Notre thèse s’attache donc à proposer une méthodologie adaptée aux contraintes de la vie d’un projet d’exploration en écosystème tout en tenant compte de son avenir, qu’il soit couronné d’un succès commercial ou au contraire arrêté avant sa mise sur le marché. Menée sous forme de recherche-intervention chez un constructeur automobile, elle s’appuie sur l’analyse d’un cas réel, le projet ADVL d’exploration d’une offre de mobilité électrique frugale couplée avec un accès à l’énergie à destination des régions rurales en Afrique subsaharienne.
Porté par le middle management de l’entreprise, l’analyse nous a permis d’identifier un dilemme entre la génération rapide de résultat permettant de sécuriser des ressources internes et la génération de connaissances longue et coûteuses qui permet de lever les incertitudes. Nous proposons un cadre théorique pour répondre à ce dilemme qui met l’accent sur la modularité des projets et la définition dynamique de la taille des modules qui le composent.
L’arrêt du projet à mi-thèse nous a permis d’étudier la valorisation des actifs intermédiaires générés au cours du projet d’exploration. Nous dressons dans un premier temps un état des processus de capitalisation et de valorisation des connaissances générés dans les projets de l’entreprise, et notons une dissymétrie entre les projets de développement pour lesquels ces processus sont optimisés et standardisés et les projets d’exploration. Nous proposons alors un cadre théorique qui permet de capitaliser et valoriser les actifs intermédiaires des projets d’exploration en mettant l’accent sur les communautés d’apprentissages et les outils de gestion de connaissances adaptés
Mots clés : Modularité, Ecosystème, Knowledge management, Exploration, Mobilité
Composition du jury :
Mme Sihem Mahmoud-Jouini | HEC Paris | Directrice de thèse |
M. Christophe Midler | Ecole polytechnique | Directeur de thèse |
M. Patrick Cohendet | HEC Montréal | Rapporteur |
M. Gilles Garel | CNAM | Rapporteur |
Mme Virginie Boutueil | ENPC | Examinatrice |
M. Sylvain Lenfle | CNAM | Examinateur |
Mme Svenja Sommer | HEC | Examinatrice |
M. Patrick Vergelas | Renault Group | Examinateur |