"Souvent critiqués, les COP restent utiles"
Événement crucial pour le climat, la COP 27 s’est tenue du 6 au 20 novembre à Charm El-Cheikh, en Egypte. Philippe Drobinski, Patricia Crifo et Nicolas Mottis, trois experts de l’Ecole Polytechnique en France tirent les premiers enseignements de ce rendez-vous et les grands enjeux mondiaux du changement climatique.
BAB: Pourquoi considère-t-on la COP 27 comme une COP de la dernière chance? Philippe Drobinski: Les négociations rythmées par les COP doivent lever les verrous le plus rapidement possible au regard de l’urgence climatique. Il est clair que si des progrès ont été faits lors de la COP 26, elle n’a pas été un succès avec des trajectoires d’émissions en dehors des trajectoires nécessaires pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C. Néanmoins, les énergies fossiles ont été explicitement mentionnées (accélérer les efforts vers la réduction progressive de l’énergie au charbon et l’élimination progressive des subventions inefficaces aux combustibles fossiles). Il a été question de la mise en œuvre de l’article 6 de l’Accord de Paris sur les règles d’établissement des accords pour les marchés du carbone. Durant la COP 26, 80 pays, dont l’Union européenne et les États-Unis, se sont engagés à réduire de 30% les émissions de méthane d’ici 2030, 100 pays représentant 85 % des forêts mondiales se sont engagés à mettre fin à la déforestation d’ici 2030. Les États-Unis et la Chine se sont engagés pour une «action climatique renforcée» dans un impératif de coopération, mais le contexte géopolitique global a eu raison de cet engagement que la Chine a suspendu. Durant la COP 26, le dialogue a été engagé sur la notion de “pertes et dommages” et qui doit s’étendre jusqu’en 2024 pour discuter des modalités de financement. A la COP 27, c’est un sujet qui est central. L’écart des émissions carbone par rapport à la trajectoire pour maintenir le changement climatique en dessous de 2°C a également amené les États à revoir leurs objectifs à la COP 27 (cycle de 2 ans) à la place des 5 ans prévus dans l’Accord de Paris.
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