Soutenance d'Hervé Tanguy
L'instrumentation des choix stratégiques
Thèse de doctorat ès sciences de gestion soutenue le 7 juillet 1987
Résumé :
Quel statut faut-il accorder aux outils d'aide à la décision dans le domaine de la stratégie d'entreprise?
On montre tout d'abord comment le savoir académique, écartelé entre un courant normatif désormais largement démythifié et une démarche interprétative du type sociologique dénuée d'un véritable apport du point de vue de l'action, ne permet pas d'améliorer le dialogue souvent difficile entre d'une part demandeurs d'aide à la formation de stratégies (dirigeants d'entreprise) et d'autre part prescripteurs de méthodes (hommes d'étude, consultants).
A partir d'une réflexion portant après-coup sur des interventions réalisées à la demande d'entreprises, on cherche à comprendre, à propos de décisions stratégiques, l'usage qui est fait de certains outils. Dans chacune des situations relatées (industrie du ciment et du champagne en France), des interdépendances sont à cet effet mises à jour entre l'environnement, la structure organisationnelle et l'outil d'aide à la décision. Ce cadre d'analyse permet de révéler des liens complexes entre pensée formalisée et processus de décision. Ceci suggère une voie pour interpréter la mise en oeuvre des outils dans les entreprises qui évite les écueils de la vision mécaniste (la décision découle directement de l'utilisation de l'outil) ou bien à l'opposé de l'explication fondée sur le simulacre (la décision n'a rien à voir avec l'implantation de l'outil).
On plaide enfin pour un usage spécifique des outils formalisés dans les processus de décision et de planification; les conséquences de ce point de vue pour l'intervention sont examinées. Il s'agit en résumé, à l'aide de la modélisation de quelques interactions jugées irréfutables par les diverses parties prenantes, de faire émerger une stratégie résistant aux perturbations imaginables par les acteurs et argumentée dans des termes reconnus comme objectifs. L'outil vise principalement à favoriser l'interactivité tant au stade de l'élaboration d'une référence commune pour l'action qu'à celui de la mise en oeuvre décentralisée d'une stratégie.
Mots clés,
Composition du jury :
H. Raynaud | ||
Jean-Pierre Ponssard | Directeur de thèse | |
Armand Hatchuel | ||
Claude Henry | ||
Georges-Yves Kervern |