Soutenance de Michaël Fenkel
L'espace : un mode de gestion de la dynamique organisationnelle.
Thèse de doctorat ès sciences de gestion soutenue le 3 décembre 2003.
Résumé :
Il apparaît souvent difficile d’inscrire la gestion de l’espace dans le processus de décision des organisations : l’imbrication des dimensions organisationnelles et spatiales induit une forte opacité de leurs articulations et les savoirs mobilisés s’avèrent partiels, notamment face aux changements. Le dysfonctionnement et l’effort des occupants pour s’adapter au lieu ont pourtant un coût que le management mesure rarement.
A partir d’une question : "Comment analyser la contribution de la gestion de l’espace à la poursuite des objectifs d’une organisation ?" et d’un terrain : un service d’entreprise en changement, c’est à cette difficulté que notre recherche s’est confrontée. L’observation de l’aménagement du lieu pour répondre au projet managérial, puis des usages, de la modification des orientations managériales et des nouvelles interprétations qui ont suivies montre l’évolution des relations entre l’organisation et son espace, leurs modifications, leurs ruptures et l’élaboration ininterrompue des représentations.
Stimulés par l’approche cognitive des organisations, les concepts mobilisés lors de l’analyse du terrain ont permis d’appréhender la réciprocité des échanges entre les ressources et l’élaboration de compromis entre les diverses finalités poursuivies et les moyens disponibles au cours de l’action collective. L’espace apparaît alors comme une ressource pouvant contribuer à la construction et à la négociation du sens dans l’action collective. C’est dans cet esprit que nous avons proposé le concept de figuration lorsque l’espace véhicule, à travers la représentation, un ensemble de connaissances directement ou indirectement liées à l’adéquation entre l’action et le dispositif matériel.
La gestion de la ressource spatiale, outre l’ajustement entre le dispositif matériel et l’organisation en fonction des objectifs poursuivis, comprend donc la négociation sur le "réel" au cours de l’action. On peut alors envisager la gestion de l’espace comme une continuité dans l’aller-retour entre l’objectivation des représentations et leur inscription dans la forme, d’une part, et d’autre part la figuration qui consiste à situer l’action.
Composition du jury :
José Allouche | ||
Michel Fiol | Rapporteur | |
François Lautier | Co Directeur de thèse | |
Christophe Midler | Représentant de J. Girin | |
Dominique Tonneau | Rapporteur |