Laboratoire de Gay-Lussac
Laboratoire de Louis-Joseph Gay-Lussac (X 1797 1778-1850)
L’ensemble des objets présentés évoque la carrière de Gay Lussac jalonnée de l’invention ou du perfectionnement de nombreux appareils scientifiques ou procédés industriels. Les produits chimiques rappellent ses travaux sur le potassium, le sodium, l’iode, le chlore (qu’il identifie comme corps simple en 1802), le fluor, le bore, le cyanogène (1815) et l’acide cyanhydrique. Il élabora la burette qui porte son nom et mit au point la pipette moderne. Sont notamment présentés dans cet espace :
-Balance de Hempel. La balance hydrostatique diffère de la balance dite "ordinaire" par la longueur importante de sa colonne et par ses plateaux munis d'un petit crochet permettant de suspendre différents corps ou dispositifs à soumettre à l'équilibre. Deux plateaux à suspension longue transforment l'instrument en balance ordinaire.
-Appareil de Norremberg pour l'étude de la lumière polarisée. L’appareil de Norremberg est une sorte de périscope dont on peut régler l’orientation des "miroirs", sur lesquels se produisent des réflexions vitreuses perpendiculairement au plan d’incidence est réfléchie
-Baromètre de Fortin. Au laboratoire, la connaissance de la pression atmosphérique est très souvent requise, par exemple lors de la détermination d'une température de changement d'état ou d'une pesée de précision réalisée avec des masses marquées étalonnées dans des conditions bien déterminées
-Baromètre type Fortin dans son étui de voyage [1800]. Habile technicien en instruments de mathématiques de haute précision, Fortin collabore aux travaux de divers savants, dont Lavoisier et Gay-Lussac. Il réalise ce baromètre à mercure transportable pour mesurer la pression atmosphérique
-Un eudiomètre à eau
-Une étuve
-Un appareil à deux globes de verre permettant de mesurer les variations de température accompagnant l’expansion d’un gaz, d’un ballon plein vers l’autre ballon dans lequel le vide a été établi. On peut ainsi établir l’évolution des variations de température avec la pression. Il constata que pour un gaz donné :
- la diminution de température observée dans le ballon initialement plein lors de l’expansion du gaz est égale à l’augmentation de température observée dans le ballon initialement vide
- l’amplitude de la variation de température diminue avec la pression
- l’amplitude de la variation de température est d’autant plus importante que le gaz est plus léger.
Gay-Lussac entreprend avec Biot deux voyages aérostatiques en1804. Il fait avec Humboldt un voyage scientifique en Italie et en Allemagne de 1805 à 1806 et présente avec lui à l'Académie des sciences où il est élu en 1806, le mémoire sur la loi de combinaison des gaz. Devenu professeur de physique en Sorbonne en 1809, il succède à Fourcroy et se consacre à la chimie industrielle, avec Thenard, à Polytechnique, professeur de 1810 à 1840. Député de Limoges de 1831 à 1839, professeur de chimie générale au Muséum d'histoire naturelle en 1832 et pair de France en 1839, il cesse d'enseigner en 1840, mais continue ses recherches et publications. Entré à la société Saint-Gobain comme conseiller scientifique, il y fut successivement censeur, administrateur en 1840 puis président en 1843 avant de démissionner en 1847.
Le fonds et la collection Gay-Lussac proviennent de ses descendants qui, au travers de l’association des amis de Gay-Lussac a, dans un premier temps, fait un dépôt à l’École polytechnique (archives et collections scientifiques) et aux Archives départementales de la Haute-Vienne (archives familiales). En 2013 le dépôt à l’École polytechnique s’est transformé en don définitif.