Projet citoyennetés
« Citoyens du monde? Reconfigurations du sujet à l’échelle globale »
Séminaire du Grich
Partant du constat que les trajectoires et projets des étudiants (mais aussi des chercheurs, des expatriés, des migrants, des militants des sociétés civiles, de simples citoyens) se définissent désormais souvent à l’échelle mondiale, Le Grich se propose de réfléchir aux présupposés et aux conséquences de telles projections en termes d’identité(s) et, surtout, de citoyenneté(s). Il s’agira, en particulier à travers leurs expressions textuelles et artistiques, d’observer l’émergence de formes d’appartenance nouvelles (ce qui ne veut pas dire dénuées de traditions ou de précédents) où les identités ne se pensent plus seulement en termes de local, de régional, de national, de trans-national, de supra-national, ou même de post-colonial, mais où l’individu (ou le groupe) les pense ou cherche à les penser à l’échelle du monde. La perspective inclura tant les aspirations à des citoyennetés et appartenances globales ou cosmopolites que l’expérience des violences exercées par la mondialisation ou les phénomènes de repli sur des définitions identitaires exclusives.
La pluridisciplinarité inhérente à un Département des Langues et Cultures et à la démarche du Grich est un atout dans l’exploration de telles problématiques. D’abord parce qu’elle invite à croiser les regards d’un nombre important d’aires culturelles, toutes traversées par de telles questions. La mondialisation se traduisant par une imbrication permanente du local et du global (U. Beck), l’approche pluridisciplinaire permettra d’observer les reconfigurations du sujet à la fois dans la singularité des aires culturelles concernées et dans la similarité de leurs interrogations. Situés à la croisée du linguistique, de l’artistique et du « civilisationnel », les objets d’étude d’un Département Langues et Cultures permettent en outre d’approcher les formulations d’appartenance dans leurs approximations, leurs contradictions, leurs parts d’incertitude ou de naïveté et leurs parts de refus. Enfin, l’étude même des langues, des cultures et des sociétés pose la question du monde comme espace d’expérience de l’altérité et de l’universel.
Le séminaire du Grich explorera ces thématiques à travers la lecture commune de textes théoriques, destinée à élaborer des références, une culture et une démarche communes, et l’invitation d’intervenants ciblés.
Ce projet sera l'occasion de continuer le dialogue initié au niveau du plateau de Saclay avec les humanités et les sciences sociales (collègues d’HSS et du LinX, du CHCSC et de DYPAC de l’UVSQ) en s’intéressant aux enjeux philosophiques de la question, aux formes sociologiques et politiques actuelles de citoyenneté mondiale, aux précédents historiques.