Russe
Les Russes étudient l'anglo-américain par nécessité, le français par amour. Quand un Français connaît la langue de Pouchkine, c'est toutes grandes qu'ils ouvrent les portes de leur cour. Le Français, lui, est plus sobre, et si l'âme slave lui parle mystère, il reste sur sa réserve. Mais doit-il pour autant rester insensible au potentiel matériel et culturel d'un territoire immense dont la langue russe n'a pas cessé de garantir une réelle union ? Peut-il demeurer indifférent devant les richesses fabuleuses du sous-sol à explorer et les millions d'hectares de terres fertiles à rentabiliser? Dans leur difficulté à gérer leurs changements politiques et économiques, les Russes ont besoin de partenaires lucides , compétents, entreprenants, volontaires.
Voici des qualités auxquelles un Polytechnicien peut prétendre. Ces belles épithètes, cependant, ne prendront toute leur valeur, pour une éventuelle coopération avec la Russie, que si notre Polytechnicien a cherché à leur allier celle plus humble de «russisant».
La connaissance de la langue russe est, en effet, une condition presque sine qua non du partenariat avec la Russie. Elle concourt de plus à marquer sa «différence», dès lors que l'anglais est le lot commun de tout ingénieur français. Elle permet enfin, du Golfe de Finlande à l'Océan Pacifique, d'aborder des réalités qu'un esprit linguistiquement mal préparé aura du mal à comprendre.
Difficile le russe ?
Oui, mais pas plus qu'il ne faut. Son alphabet s'apprend en quelques heures. Sa phonétique également. Sa grammaire s'acquiert, pour l'essentiel, dans les trois semestres de l'Ecole, sa logique est assez différente de celle des langues occidentales mais reste très cohérente et a de quoi séduire. Surtout des cerveaux épris de fantaisie. Pour les élèves les plus motivés, il existe de larges possibilités de stages intensifs en Russie (linguistiques, de «contacts humains», d'option). Voilà quelques raisons d'espérer de bons résultats.
Enfin les curieux de «littérature et civilisation» ne seront pas déçus. Des siècles de culture mi-slave mi-asiatique ont laissé en Russie des empreintes intéressantes. Quant aux purs esthètes, ils trouveront fortune : la beauté de la langue les emportera vers des horizons insoupçonnés.