Physique des particules - Physique théorique
Le rôle majeur du Centre Européen de Recherches Nucléaires dans le développement de la physique des particules est bien connu. Des X, regroupés autour de Leprince-Ringuet (X 1920) ont eu une place importante dans la création et l'animation de cet organisme, notamment Grégory (X 1938), Peyrou (X 1936) et Lagarrigue (X 1945). On doit à ce dernier la grande chambre à bulles « Gargamelle » qui a permis, en particulier, la mise en évidence des « courants neutres », première preuve expérimentale de la validité de la théorie unifiée « électro-faible » qui a valu un prix Nobel à ses auteurs. Auparavant, l'étude des rayons cosmiques avait conduit Leprince-Ringuet et Lhéritier (X 1936) à l'observation de la première particule « étrange », le méson-K.
Fondateur du centre de physique théorique de l'X, Louis Michel a donné en 1949 la première analyse générale de la désintégration du lepton µ, dont il a montré qu'elle était caractérisée par un seul paramètre, qui est aujourd'hui associé à son nom. Après la découverte de la violation de la parité, il a complété cette analyse avec Bouchiat (X 1953). Dans la même période, un centre de physique qui acquerra un grand renom se fonde au Commissariat à l'Energie Atomique autour de Messiah (X 1940), de Horowitz (X 1941), de Bloch (X 1942) et de Trocheris (X 1942). Il génèrera des contributions majeures aux voies nouvelles des théories quantique et statistique, et à leur application à la physique nucléaire et à la physique des réacteurs nucléaires, à la physique des particules, et à celle de la matière condensée. En font partie, notamment, Froissart (X 1953), de Dominicis (X 1948), Itzykson (X 1957) ou Brézin (X 1958) qui contribue de façon importante à la mise au point de l'outil théorique permettant d'expliquer la problème ancien et difficile de l'existence des changements de phases de la matière. Un résultat théorique spectaculaire est la prédiction par Balian (X 1952) de l'existence de la « phase B superfluide » dans l'isotope de masse atomique 3 de l'hélium, phase dont l'observation expérimentale ultérieure donnera lieu à l'attribution d'un prix Nobel. D'autres travaux importants en théorie des champs sont dus à Stora (X 1951).
Dans les promotions de polytechniciens des années 1960-1980 nombre d'X s'engagent dans la recherche en physique soit par le biais de la « botte recherche » soit dans le cadre de leur carrière dans les Grands Corps. Ils contribueront sur les plans expérimental ou théorique, souvent avec des résultats de grande valeur, au développement de tous les domaines de la physique