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L’Objet du mois fait sa rentrée !

Modèles de cristaux en bois dans leur boîte – 1955 © Collections École polytechnique – Palaiseau

Les modèles de cristaux apparaissent pour la première fois en 1783. C’est Romé de l’Isle (1736-1790), physicien et minéralogiste français qui en est à l’origine. Considéré comme le créateur de la cristallographie moderne, il rédige un ouvrage en 4 volumes, « Cristallographie » consacré à l’étude des cristaux et leur structure. C’est suite à la publication de cet ouvrage, que l’auteur décide de la fabrication de modèle en terra cota pour illustrer son propos. Un exemplaire de son ouvrage de 1783 se trouve aujourd’hui dans les collections patrimoniales du Centre de Ressources Historiques.

 

Jean-Baptiste Louis de Romé de L’Isle, « Cristallographie ou description des formes propres à tous les corps », 2ème édition, Paris : Imprimerie de Monsieur, 1783 page de titre et extrait de l’atlas d’illustration, © Collections École polytechnique – Palaiseau

Une vingtaine d’années plus tard, les modèles évoluent et sont désormais fabriqués en bois. C’est René Just Haüy (1743-1822), minéralogiste français, qui en est à l’origine lorsqu’il publie son « Traité de Minéralogie » en 1801. En 1796, il avait déjà entrepris la rédaction d’un « Extrait d’un traité élémentaire de minéralogie », ouvrage qu’on retrouve aujourd’hui dans les collections du Centre de Ressources Historiques.  Selon lui, le bois constitue un meilleur matériau, supérieur à l’argile ou la terra cota, pour la fabrication des modèles. Le bois permettait également d’obtenir les fasses lisses et les arêtes aigües des cristaux. Des ébénistes reconnus comme Beloeuf, Lambotin ou Pleuvin se spécialisent dans la fabrication de ces modèles.

  

René-Just Haüy, « Extrait d’un traité élémentaire de minéralogie », Paris : Imprimerie de ma République (1796), page de titre et planche d’illustration, © Collections École polytechnique – Palaiseau  

Par ailleurs, la fabrication des ces premiers modèles coïncident avec la construction des premiers goniomètres. Ces instruments de mesures permettaient de déterminer avec une précision, de l’ordre du demi-degré, les angles entre les différentes faces d’un cristal.

Les modèles de cristaux vont connaître par la suite un véritable succès. Ils seront prisés par les collectionneurs de minéraux mais également par les professeurs pour l’étude de la cristallographie.

La cristallographie est l’étude des cristaux à l’échelle atomique. Les propriétés physiques et chimiques d’un cristal dépendent de l’arrangement spatial des atomes dans la matière.

Une salle d’étude vers 1920-21 ©Collections École polytechnique (Palaiseau)

Des goniomètres et cristaux sont exposés au Mus’X. N’hésitez à profiter d’une visite pour vous plonger vous aussi dans l’étude des cristaux.