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Février 2020 : recueil de lithographies par Nicolas-Toussaint Charlet

Charlet, Nicolas-Toussaint : d’après un buste de Mr Etex/ Sirouy, Achille (1834-1904) - © Collections École polytechnique - Palaiseau

Nicolas-Toussaint Charlet est un peintre, dessinateur et lithographe français, né à Paris en 1792 et mort à Paris en 1845. Il débute sa vie en tant qu’employé de la mairie du 2ème arrondissement de Paris : il était alors chargé d’enregistrer les nouvelles recrues.  Il intègre finalement l’atelier du peintre Antoine-Jean Gros en 1817 et débute sa carrière artistique, dans les domaines du dessin, de la lithographie et de la caricature. Il se liera d’amitié avec Géricault et Eugène Delacroix déclarera à son propos dans un article publié dans La revue des Deux Mondes ; « Charlet est à la tête de ces hommes rares de notre temps qui ne me paraissent pas avoir été mis à la place que la postérité leur réserve sans doute »[1]. Il exprimera également son « enthousiasme pour celui que Géricault appelait le La Fontaine de la peinture ».

Charlet est nommé professeur de dessin à l’École polytechnique en 1838 et apporte des changements dans la méthode d’enseignement en introduisant le dessin à la plume qu’il considère comme un « moyen simple et énergique d’exprimer une pensée, de rendre une forme et un aspect… ». Il s’agit alors d’apprendre aux élèves un dessin rapide privilégiant l’ensemble et la silhouette aux détails et à la précision. Cette méthode était selon lui, plus appropriée à leurs futures carrières.

Deux élèves de l’École polytechnique - © Collections École polytechnique - Palaiseau

Le dessin d’imitation est enseigné à l’École polytechnique dès sa création en 1794. Il s’agit de reproduire à l’identique des dessins de Maîtres tel que ceux de David ou Fragonard. La nomination de Charlet à ce poste d’enseignement en 1838 va fortement contraster avec les méthodes d’enseignements des professeurs précédents. En introduisant le dessin à la plume, il s’éloigne des techniques jusque là enseignées.  Ce nouveau mode d’enseignement sera alors fort  apprécié par les élèves car il leur permet d’obtenir des résultats plus rapidement en réalisant des modèles simples à reproduire.

Deux sapeurs du génie - © Collections École polytechnique – Palaiseau    D’après Charlet, par Louis André (X 1857) Deux sapeurs du génie - © Collections École polytechnique - Palaiseau

Le recueil présenté est un ensemble de dessins à la plume lithographiés destinés à l’enseignement, publié en 1842. Il s’agit d’un volume in-folio, contenant 59 lithographies (la lithographie est une technique d’impression à plat qui permet la création et la reproduction à de multiples exemplaires d’un dessin exécuté à la plume sur une pierre calcaire).  

 Nicolas-Toussaint Charlet  fut un artiste prolifique mais qui se spécialisera surtout dans la lithographie en ouvrant son atelier en 1820 et en produisant pas moins de 1000 feuilles lithographiées, 2000 dessins à la sépia, à l’aquarelle, à la plume et des eaux fortes.

Le recueil de lithographies présenté en ce mois de février est un objet précieux abordant un aspect parfois méconnu de l’histoire de l’École polytechnique ; une histoire riche et longue de plus de 225 ans.

Pour plus d’informations et de précisions vous pouvez vous référer à l’article « Charlet, un professeur de dessin qui sut enthousiasmer les élèves » par Marie-Christine Thooris à paraître très prochainement dans un numéro de « La Jaune et la Rouge ».

Planche 41 « Brigand » - © Collections École polytechnique – Palaiseau

Planche 50 - © Collections École polytechnique – Palaiseau

[1] Eugène Delacroix – La revue des deux mondes, 37 (1er janvier 1862).